Bosco Grande (2024)

Sergione, tatoueur de 50 ans pesant 260 kilos, a vécu toute sa vie dans le quartier populaire de Bosco Grande à Palerme. Il fait partie des punks légendaires de la ville, en révolte contre la culture bourgeoise et mafieuse des années 1980. Trente ans plus tard, Sergio est toujours là : assis devant la porte de la maison de sa mère, il boit et plaisante avec ses amis du quartier. Chaque fois que le réalisateur Giuseppe Schillaci retourne dans sa ville natale, il écoute ses anecdotes tragicomiques et rêve d’une vie différente, en dehors de la prison qu’il s’est construite. Mais au fil des saisons, son état de santé se dégrade. Pour sauver sa vie, Sergio doit se rendre dans un centre spécialisé pour obèses, d’où il s’échappe un mois plus tard. De retour à Bosco Grande, fidèle à son mantra punk « vivre vite – mourir jeune », il s’enfonce dans la spirale de ses addictions.

Documentaire.

Durée : 77 minutes

© Wendigo Films – Drole de Trame – France Télévisions

 

Première mondiale à Giornate degli Autori de La Mostra Cinematografica del Cinema de Venise, septembre 2024.

https://www.giornatedegliautori.com/program/bosco-grande/

 

Notes du réalisateur

« Faire un documentaire sur Sergio, c’est me confronter à mon éducation sicilienne, à une culture populaire riche en ironie, en passion, en humanité. La caméra que je tourne vers Sergio, avec une complicité amoureuse, révèle ma propre identité, comme dans un miroir, les blessures infligées par une certaine mentalité violente et mafieuse. Sergio est un éternel punk des années 80 en lutte contre un monde drogué par le pouvoir et l’argent. Son corps immense et immobile est l’emblème de sa rébellion désespérée contre des valeurs patriarcales ataviques. Bosco Grande représente la dernière pièce d’une réflexion sur ma ville d’origine, Palerme, entamée avec mes romans et mes précédents documentaires : Apolitics Now – tragicommedia di una campagna elettorale (2013) et L’ombra del padrino (2016). Le film rend hommage à l’âme vibrante et agitée de ce lieu que j’aime et déteste de manière viscérale, à ses habitants, mais surtout à Sergio, une sorte de double à moi qui n’a jamais quitté la maison, un personnage à la recherche d’un auteur, qui est resté là, à Bosco Grande, fidèle à son rôle jusqu’à la fin. Un rôle de premier plan dans sa vie et dans notre film, dont Sergio est en fait le co-réalisateur, à la fois pour sa capacité à façonner son propre destin, de manière consciente et poétique, et pour sa confiance généreuse dans notre amitié. Bosco Grande est le fruit de cette relation simple et authentique, construite autour d’une complicité éhontée, de mensonges innocents, comme toutes les vraies amitiés, irrationnelles et puissantes, comme à treize ans ».

 

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